N comme Nostradamus avait tort, la fin du monde c'est moi - Article tête-à-claques.

Publié le par Miam.

                     Pâques et autres 021-pola

Ma vie est bordélique comme le PS, insignifiante comme le PC, ennuyeuse comme l'UMP. On ne voit bien qu'avec le coeur mais dans ce cas je suis borgne comme Le Pen et je n'ai pas trouvé le pays des aveugles où je pourrai être reine. 

Mon métro-boulot-dodo à moi se décline en alcool-black out-gueule de bois, si les meilleurs partent les premiers j'ai encore de beaux jours devant moi.
Je suis tellement ingrate que c'est mes parents qui devraient fumer des spliffs, tellement perdue que même Mappy ne peut plus rien pour moi, tellement dead à l'intérieur que mourir pour de vrai ça ne me surprendrait même pas. Peut-être que l'espoir fait vivre, mais je suis la preuve plus ou moins vivante que le désespoir ne fait pas mourir. 

Je joins l'inutile au désagréable, j'envoie du cauchemar. Toutes mes phrases commencent par "je" parce que c'en est un. Même ta grand-mère est plus combative que moi, mon sourire c'est un peu la Tchécoslovaquie pendant la Guerre froide.
J'ai une vie sentimentale à faire pleurer
Silvio Berlusconi, un intellect à faire pâlir de dégoût Marc Lévy et Lorie. Je ne vais jamais en cours, j'ai demandé à Jérôme Kerviel de me garder une place dans la queue de l'ANPE. Je crois que je crois en Dieu, mais si lui ne croit pas en moi, c'est pas grave, on sera deux. 

Comme je ne réponds jamais au téléphone plus personne ne m'appelle, les seuls coups de fil que je reçois viennent de gens qui se sont trompés de numéro. Je fais l'anticonformiste mais en vrai je suis à peu près aussi originale que la dernière collection Balmain. 
Je rêve de me réincarner en pétasse georges-de-la-tourienne à doudoune noire vernie, sac Darel et QI à deux chiffres, et si tu crois que c'est de l'ironie c'est que tu n'as rien compris - c'est bien, tu as peut-être une chance d'être sain d'esprit.
Moi, rater fait tellement partie de ma vie que maintenant quand je rate c'est comme si j'avais réussi.

Et quand j'essaye de faire croire que tout ça est choisi, voulu, prémédité, je suis aussi convaincante qu'un film de Christophe Honoré, aussi crédible que Diams en escarpins Louboutin.  

Quand j'étais petite personne ne voulait s'asseoir à côté de moi parce que j'étais la chouchoute de la maîtresse, maintenant c'est juste parce que j'ai l'air méchant.
Je ne fais plus rêver personne, même un SDF paraplégique fraîchement divorcé aurait pitié de moi - je fais peine comme un stylo d'Outre-manche, le seul mec qui m'aime pour ce que je suis c'est mon petit frère; comme j'en ai cinq, j'ai presque l'impression d'être encore capable de plaire. Sauf que non, pas vraiment; l'homme sourit d'abord et puis les lendemains déchantent, quand il s'aperçoit que ma sincérité est inversement proportionnelle à la hauteur de mes talons, que mon romantisme est aussi fake qu'un push-up Wonderbra, et mes brillantes théories sentimentales aussi cheap que le bling-bling de Paul Wall.

Je suis tellement dans le rouge qu'à côté de mon compte en banque le trou de la Sécu ferait figure d'aimable dé à coudre, mais ça ne m'empêche pas de consommer à mort comme un Hummer au démarrage. Non, je ne suis pas une jeune fille lumineuse et doucement déjantée, non, je ne suis pas une brise de fraîcheur style Zooey Deschanel. Jim Morrisson et Dali m'auraient trouvé trop bizarre, Rimbaud et Sade m'auraient jugé trop
trash

Un mental d'emo sous des airs de bimbo, un esprit d'ado derrière des punchlines vaguement intellos, mûre comme des fraises en février, adulte comme Jordy en 92, populaire comme Jordy en 2010, prometteuse comme le monde en 2012.

Mes vies, votre avis, nos envies, ça sent le happy end comme une biographie de Jean Seberg et Romain Gary, ça ravit comme un FARC en Colombie, hopeful comme un film de Pasolini.

Mes névroses sont tout ce que j'ai, je compte sur elles pour constituer ma personnalité car je n'ai pas beaucoup de qualités.
Je me donne l'air de croquer la vie à pleines dents mais le matin mon petit dèj c'est un demi-litre de café et un demi-paquet de Dunhill, à midi c'est une pomme et trois ou quatre Doliprane et le soir, repas en famille où je joue à merveille mon rôle du fantôme sans appétit. Quand je rentre chez moi la nuit, je me fais un pot de Nutella à la petite cuillère - tu vois, je suis une fille saine de corps et d'esprit, l'hygiène de vie de Grace Kelly, l'innocence de Tinky-Winky, irréprochable comme Bambi. 

Je suis tellement blasée que même les connards ne me font plus d'effet. Je suis revenue de tout, j'ai trop la flemme d'y retourner. 

Tout compte fait, mon existence n'est pas si désorganisée ; déjà, on sait comment ça va finir. Si tu veux un indice, je dirais que ça implique une baignoire pleine et un sèche-cheveux allumé. 



Publié dans Rose

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article